La Province de Luxembourg et l’ASBL MGLux ont réalisé un nouveau cadastre de la médecine générale en province de Luxembourg. Celui-ci fait suite à un premier cadastre réalisé en 2018. Les données ont été récoltées à partir du 17 juillet 2023 jusqu’au 5 décembre 2023.

Cette analyse permet d’évaluer la progression quantitative et qualitative de la profession depuis 2018 et de chiffrer quels sont les besoins futurs sur le territoire provincial afin de maintenir une offre de soins au moins équivalente à l’offre actuelle.

357 médecins ont été contactés et 17 n’ont pas répondu au questionnaire. Le taux de réponse des médecins généralistes avoisinant les 95%. Ce taux de réponse est similaire à celui obtenu lors du cadastre de 2018.

Le cadastre indique que la moyenne d’âge des médecins généralistes en activité sur la province de Luxembourg est de 49 ans. La distribution selon l’âge et le genre confirme la tendance déjà observée en 2018 : un nombre de femmes plus important parmi les jeunes médecins généralistes et un vieillissement des médecins généralistes masculins.

Si la pratique solo reste toujours majoritaire en cabinet principal, elle a fortement baissé par rapport à 2018. La pratique en groupe monodisciplaire reste équivalente à 2018. La médecine solo laisse donc progressivement la place à des pratiques de groupe pluridisciplinaire et dans une moindre mesure à des regroupements (secrétariats partagés).

En comparaison avec 2018, nous constatons que les médecins ne disposant pas de secrétariat sont aujourd’hui moins nombreux, essentiellement au profit d’un secrétariat au sein de la pratique. Ce constat est cohérent avec l’augmentation du nombre de pratiques de groupe. Celles-ci vont très souvent de pair avec l’engagement de personnel au poste de secrétaire.

L’enquête démontre également une diminution du temps de travail. En 2018, les médecins déclaraient travailler en moyenne 47h/semaine en cabinet, contre 39h/semaine en 2023. La diversification des activités des médecins (ONE, maison de repos, médecine non conventionnelle, etc.) est passée de 60% en 2018 à 55% aujourd’hui.

Nous enregistrons une baisse de 14% du nombre d’assistants en médecine générale. Le problème majeur aujourd’hui n’est plus d’avoir suffisamment de lieux de stage pour les assistants mais bien des candidats assistants. En revanche, le nombre de candidats maitre de stages a doublé par rapport à 2018, ce qui augure une augmentation des lieux d’assistanat dans les années à venir.

Conclusions

Entre 2018 et 2023, la population de médecin généraliste s’est rajeunie et s’est féminisée de façon importante. En outre, de moins en moins de médecin généraliste pratiquent en solo. Les jeunes médecins se tournent essentiellement vers des pratiques de groupe, qu’elles soient mono ou pluridisciplinaires. Au sein de ces structures, ils trouvent le plus souvent un secrétariat et des conditions permettant un temps de travail équilibré entre vie professionnelle et vie privée. Aux côtés des heures de médecine conventionnelle, on constate le maintien par rapport à 2018 d’une diversité d’autres activités connexes telles que l’ONE et la coordination de maisons de repos et de soins.

Les actions que nous avons mises en place fonctionnent : bourse mobilité et logement chez l’habitant pour les stages, journée attractivité de la médecine générale, soutien financier à la pratique de groupe, etc.).

Ma volonté est de rester attentif aux besoins du terrain et de poursuivre le travail d’accompagnement des professionnels de la santé et d’attractivité de leur métier et du territoire.

Consultez l’entièreté du cadastre.

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